La collection « Histoire des savoirs » s’inscrit dans la continuité du
programme que l’Institut des sciences humaines et sociales — à l’époque un département — du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) avaient lancé conjointement en 2003 sous le même intitulé.
Le programme prenait acte de ce que l’histoire des sciences, par le fait même de focaliser l’attention sur les seuls savoirs qu’on peut qualifier de « scientifiques », projetait sur le passé des catégories contemporaines et introduisait ainsi des distinctions anachroniques entre types de savoirs. En proposant d’œuvrer dans le cadre plus large de l’« histoire des savoirs », il s’agit de permettre le plein déploiement d’une réflexion sur les savoirs et de prendre part à un mouvement qui se produit un peu partout aujourd’hui, à l’échelle internationale.
La collection entend ainsi contribuer à définir les contours d’un nouveau domaine interdisciplinaire, en promouvant une conception ouverte de l’étude des savoirs. D’une part, elle accueille des travaux consacrés aux savoirs sans exclusive, que ceux-ci portent sur les mathématiques, la nature ou le vivant, qu’ils aient pour objet des artefacts culturels — comme la langue ou les textes —, l’être humain, la société, l’espace, voire qu’ils soient mis en œuvre dans les arts, comme la musique et la peinture, ou dans des techniques de quelque nature qu’elles soient. D’autre part, elle publie des ouvrages relevant de différentes approches des savoirs qui se sont développées dans les dernières décennies. Nous sommes toutefois soucieux d’encourager la parution de recherches innovantes sous l’angle de la méthode et de susciter des débats de fond. La collection entend enfin promouvoir une histoire globale des savoirs, accordant une place privilégiée aux travaux qui contribuent à mettre en évidence le caractère international de la formation des savoirs aussi bien anciens que modernes ou contemporains.
Les objectifs théoriques de la collection demeurent ceux que s’était assignés le programme :
— comprendre la constitution, la reconstitution, l’usage de savoirs dans leur relation avec des dispositifs sociaux et matériels donnés ;
— saisir comment les savoirs produits par des groupes donnés sont repris ailleurs et se combinent à d’autres corps de connaissance, en vue d’aborder de façon renouvelée des questions relatives à la dynamique des savoirs.
Karine Chemla, directrice de collection
(Rehseis-Sphere, CNRS-université Paris Diderot-Paris 7)
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