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La-Seyne-sur-Mer et l’énergie venue de la mer

9 mars 2007 - La-Seyne-sur-Mer et l’énergie venue de la mer

La Seyne-sur-Mer, commune varoise du bord de la Méditerranée, a décidé d'exploiter l'eau de mer pour chauffer et climatiser des bâtiments publics et des logements nouveaux, un gisement d'énergie « propre » encore largement ignoré en France et en Europe malgré de très gros potentiels, comme nous le rappelle le chapitre consacré aux énergies des mers dans l’ouvrage Énergies alternatives, publié chez Omniscience.

À l'heure où les dirigeants européens, réunis en sommet à Bruxelles, se sont finalement engagés dans le développement d'énergies non polluantes, le directeur général des services de la commune de 61 000 habitants, Jean-Paul Cabanis, se félicite d'avoir franchi le pas sur le site des anciens chantiers navals, en friche depuis 1986. « C'est une énergie gratuite et renouvelable », souligne-t-il.

C'est la première fois dans l'Union européenne qu'un projet exploitant l'eau de mer est développé à une aussi grande échelle, sur 60 000 mètres carrés, note Philippe Nunes, directeur du bureau d'études monégasque Ingetec qui a conseillé La-Seyne-sur-Mer. La technologie employée est pourtant connue depuis plus de cent ans puisqu'elle sert à faire fonctionner les réfrigérateurs, en capturant les frigories contenues dans l'air. À La-Seyne-sur-Mer, calories et frigories sont capturées dans l'eau de mer grâce à trois échangeurs thermodynamiques et un système de pompes à chaleur, afin de restituer chaleur ou froid selon la saison, dans un circuit où l'eau douce circule en boucle dans les bâtiments.

Ce système va dans un premier temps alimenter un palais des congrès et un pôle théâtral de 500 places chacun ainsi qu'un ensemble de 500 logements à construire. Mais la municipalité compte étendre le circuit à des bâtiments publics anciens comme l'Hôtel de Ville. Elle va aussi encourager à se raccorder au dispositif les promoteurs immobiliers et les organismes HLM dont les immeubles sont situés à 600 mètres maximum de la côte car, au-delà, « l'investissement est trop coûteux », explique André Tueux, responsable du pôle énergie de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Jean-Paul Cabanis aimerait faire des émules chez ses voisins du pourtour méditerranéen. L'investissement (2,5 millions d'euros dont la moitié à la charge de la commune) est « lourd mais si on vise le moyen et long terme, nous sommes gagnants comme utilisateurs et citoyens », dit-il. Selon le responsable des services techniques de La-Seyne-sur-Mer, André Thomas, la consommation d'énergie sera divisée par 3, la facture des utilisateurs allégée de 40% tandis que 1 300 tonnes annuelles de gaz à effet de serre ne seront plus rejetées dans l'atmosphère grâce à cet équipement dont les travaux vont débuter début avril et s'achever en octobre 2007.

La-Seyne-sur-Mer n'est toutefois pas précurseur en la matière : sur les conseils d'EDF, elle s'est inspirée de l'expérience de 30 ans de Monaco, notamment pour les bâtiments publics. Les Monégasques eux-mêmes, face aux règles d'urbanisme strictes qui interdisent les climatiseurs en extérieur, sont grands consommateurs de pompes à chaleur.
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