Omniscience

14 février 2011 - Comment les Van Gogh perdent-ils de leur éclat ?

Une équipe internationale de chercheurs a enfin résolu le mystère de la perte d'éclat des tableaux de Van Gogh grâce aux rayons X, un mystère vieux de deux cents ans ! Les UV provoqueraient une réduction du chrome présent dans la couleur jaune de l'époque.

Le phénomène ne touche pas que les toiles du maître, c’est le cas aussi d'autres peintures du XIX^e s. Le pigment jaune de chrome utilisé à l'époque se réduirait au contact des rayons ultraviolets du soleil engendrant une couleur marron terne. Cet assombrissement est connu depuis la première moitié du XIX^e s. Cependant, les scientifiques ignoraient le processus chimique exact mis en jeu dans la réduction du chrome. Pour comprendre ces altérations, ils ont prélevé des échantillons sur trois tubes de jaune de chrome de l'époque et les ont soumis à une lumière UV pendant cinq cents heures. Ils ont observé que tous les échantillons ne réagissaient pas de la même manière. Seul un tube appartenant au peintre flamand Rik Wouters (1882-1913), un jaune plus clair, montre cette défaillance. Des microprélèvements qui ont confirmé cette analyse ont ensuite été effectués sur deux toiles de Van Gogh affectées par ce processus chimique : Vue d'Arles avec iris (1888) et Berges de la Seine (1887).

Ces analyses réalisées par microspectroscopie X ont également montré que l'altération était particulièrement importante en présence de composés chimiques contenant du baryum et du soufre, présents dans la peinture blanche. Selon les scientifiques, il existerait peut-être un espoir de rendre aux pigments leur état original dans les tableaux déjà affectés par ce phénomène.

Pour en savoir plus, l’ouvrage Voir l’invisible (Omniscience, 2007) nous montrait déjà ce que la radiographie ou la radiométrie photothermique infrarouge nous révélait des toiles de maîtres (lire notamment « Ce que nous cache la peinture » et « Les repentirs du peintre » notamment).

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