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Le traité sur l’Antarctique menacé ?

24 octobre 2011 - Le traité sur l’Antarctique menacé ?

Le manque de ressources fossiles commence à se faire sentir et certains lorgnent sur des territoires restés jusqu’ici à l’abri des convoitises. Lors de la 34e réunion consultative du traité sur l’Antarctique, qui a eu lieu en juin 2011 à Buenos Aires, en Argentine, la Russie a projeter des « investigations complexes portant sur les ressources minérales, les hydrocarbures et les autres ressources naturelles de l'Antarctique ». Les termes du document intitulé « À propos de la stratégie pour le développement des activités de la Fédération de Russie dans l’Antarctique pour l’horizon 2020 et à plus long terme », que la Russie a remis à cette occasion, contredisent le protocole de Madrid entré en vigueur le 14 janvier 1998 et qui sanctuarise un continent blanc dédié « à la paix et à la science ». Pourtant, ce document n’a suscité pour l’instant aucune protestation de la part des États signataires. La Russie compte quatre bases permanentes en Antarctique, dont Bellinghausen (en photo ci-contre) qui montre la nécessité d'une réglementation environnementale dans ces contrées lointaines.

Il devient urgent que les 14 États retardataires ratifient le protocole de Madrid, qui est censé protéger l’Antarctique au moins jusqu’en 2048, ce qui donnerait au traité une influence diplomatique plus importante. D’autant plus que la Chine semble aussi montrer également un réel appétit pour les ressources antarctiques, à l’instar de sa dernière base dont l’intérêt scientifique n’est pas flagrant. La station chinoise Kunlun est implantée à 4 000 mètres d’altitude en Antarctique de l’Est, ce qui en fait la plus haute de toutes les bases australes. Rappelons que Kunlun fait référence à l’une des plus grandes chaînes montagneuses de toute l’Asie, profondément ancrée dans la culture chinoise, haut lieu de sa mythologie et inspiratrice de ses arts martiaux. La base, qui se trouve sur le territoire australien, porte un nom que certains pourraient juger patriotique et le panneau « Bienvenue en Chine » qu’elle arbore constitue une réelle provocation.

Pour en savoir plus, se reporter notamment aux questions « À qui appartient l’Antarctique ? » et « Le continent blanc est-il bien protégé ? » de l’ouvrage Cap sur les pôles (Omniscience, 2011). Éric Canobbio, chercheur au Ladyss, et Yves Frenot, qui préside le Comité pour la protection de l’environnement regroupant les 34 États signataires du protocole de Madrid, y ont répondu. Lire aussi l’article « La Russie convoite les ressources de l’Antarctique » de Stéphane Foucart dans l’édition du dimanche 23 et du lundi 24 octobre 2011 du Monde, dont s’inspire largement cette actualité.

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