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25 juillet 2012 - Moody's s'en va-t-en guerre

Les vacances battent leur plein mais les agences de notation restent en veille et n’attendent pas la rentrée pour transmettre leurs fameuses perspectives, ne laissant pas présager de bons augures. Les dernières tentatives européennes de renflouer les caisses des États-membres en très grosses difficultés financières ne passent pas inaperçues et la sanction ne s’est pas trop fait attendre… Ainsi Moody’s a-t-elle abaissé de « stable » à « négative » la perspective de la dette publique de trois pays noté « triple A » ce 23 juillet : l'Allemagne, les Pays-Bas et le Luxembourg, soit près de six mois après la même annonce faite à l’encontre de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Autriche le 13 février dernier.

En raison de l'incertitude croissante sur l'issue de la crise de la dette européenne, aucun pays de la zone euro n’est désormais à l’abri d’une future dégradation de sa note. L’agence a d’ailleurs indiqué, dans son communiqué, qu’elle réexaminerait la note de la France et de l’Autriche « à la fin du troisième trimestre ». La cause de ces inquiétudes : « la probabilité de plus en plus forte d'une sortie de la Grèce de l'euro » et ses conséquences sur la stabilité des États-membres. L’agence ajoute : « Même si un tel événement est évité, il existe une probabilité de plus en plus forte qu'une aide à d'autres États de la zone euro, notamment l'Espagne et l'Italie, soit requise. » Ce qui devrait peser plus lourdement sur les États les plus solvables de la zone.

Ces mises sous perspective négative annoncent le plus souvent une dégradation prochaine… En attendant, Moody’s a placé sous perspective négative le 24 juillet le Fonds européen de stabilité financière (FESF), dont l’Allemagne est contributrice à 29,1%, et le 25 juillet 17 banques allemandes et plusieurs de leurs filiales.

Malgré ces menaces et leur mise à exécution, les États-Unis et la France notamment empruntent à des taux historiquement bas sur les marchés financiers… Pour rappel, les deux pays avaient vu leur « triple A » dégradé d’un cran pas Standard and Poor’s, respectivement le 5 août 2011 et 13 janvier 2012.

Pour mieux comprendre le rôle des agences de notation dans la crise actuelle et l’impact de leurs sanctions sur les entreprises, les collectivités et les États souverains, le livre Les Dessous du triple A, sorti chez Omniscience le 15 mars dernier, apporte un éclairage décisif et, à la lumière de leurs récentes dérives, fait quelques propositions pour réformer le fonctionnement des agences de notation et du système financier... Voir toutes les actualités >>>