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Galileo peine à trouver ses marques

22 mars 2007 - Galileo peine à trouver ses marques

Les enjeux stratégiques, économiques et militaires de la géolocalisation ont conduit l'Europe à lancer son propre dispositif : Galileo.

Développé dans un cadre civil, Galileo devait initialement entrer en service en 2008, mais son déploiement n'est aujourd'hui pas prévu avant 2011. Composé à terme d'une constellation de 30 satellites qui orbiteront à une altitude de plus de 20 000 km, ce dispositif sera plus moderne et plus précis que le système américain concurrent GPS. Plus de détails sont donnés à ce sujet dans l'ouvrage Technologies du futur, publié par Omniscience.

Encore faudrait-il, pour que ce projet puisse voir le jour, que son financement (un montage compliqué, à la fois public et privé) et sa logistique puissent être finalisés dans les meilleurs délais et conditions possibles. En effet, 20 mois après la désignation, en juin 2005, d'un consortium regroupant 8 grands noms de l'industrie spatiale européenne en vue de créer la société concessionnaire du futur système européen, aucun accord n'a encore été signé officiellement à ce jour.

Jacques Barrot, le commissaire européen des Transports, a tiré la sonnette d'alarme en dénonçant les tergiversations des industriels à l'approche du Conseil des ministres des transports de l'Union européenne, qui doit examiner l'avancement du programme.

Les concessionnaires, le groupe européen EADS (maison mère d'Airbus), le britannique Inmarsat, les français Thales et Alcatel, les espagnols Hispasat et Aena, l'italien Finmeccanica et l'allemand Teleop, viennent en effet tout juste d'apporter un début de réponse à la Commission, en trouvant un accord pour constituer enfin la société concessionnaire. « Les industriels sont sans doute tombés d'accord sur la répartition du capital et du travail, mais il faut encore trouver un président et les négociations du contrat de concession avec la Commission européenne et l'Agence spatiale européenne (ESA) promettent d'être longues », a indiqué une source proche du dossier.

Or, les ministres des Transports des 27 exigent que « des progrès importants soient accomplis dans les négociations d'ici le mois de juin prochain », date de leur prochaine réunion à Bruxelles. Dans le débat qui reste tendu entre industriels et autorités européennes, Jacques Barrot a insisté sur les délais à tenir ; il a notamment exigé pour le 10 mai une société enregistrée, dotée d'un président et ayant commencé à définir les grandes lignes du futur contrat de concession.

Il a d'ailleurs laissé planer la menace d'une remise en cause du consortium, en mentionnant sa volonté « d'explorer des alternatives ».

Le directeur général de l'Agence spatiale européenne, Jean-Jacques Dordain, a précisé : « aux États-Unis, c'est la Défense qui a lancé le système GPS, en Europe nous en sommes réduits à une approche commerciale, c'est plus difficile ». Une source proche de l'administration française estimait d'autre part que « les incertitudes sur les revenus potentiels sont encore accrues par l'existence de la concurrence gratuite du GPS, même moins performant, et des ambitions russe et chinoise ».

L'ESA et la Commission européenne ont investi 1,5 milliard d'euros dans le développement du programme, jusqu'à « la validation en orbite » des quatre premiers satellites, qui pâtit actuellement du retard de lancement du deuxième satellite expérimental Giove-B.

Dans le schéma prévu en juin 2005, la suite du développement et le déploiement doivent être financés aux deux tiers par les concessionnaires, soit environ 2,1 milliards à leur charge, financés à 90% par endettement. D'où leur prudence...

Mais l'alternative dont parle Jacques Barrot impliquerait forcément un financement public accru du développement, qui pourrait atteindre finalement 5 milliards d'euros, selon plusieurs sources européennes et industrielles. Voir toutes les actualités >>>
 
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