Omniscience

17 janvier 2011 - Le mercure sous contrôle de la banquise ?

Le mercure est un métal lourd présent sous forme gazeuse dans l'atmosphère. Son émission naturelle par les océans et le dégazage des volcans est accentuée considérablement par l'émission résultant de la combustion des énergies fossiles par l’homme. La pollution au mercure, qui se concentre aux pôles par les courants atmosphériques, fait l’objet de deux questions dans le livre Cap sur les pôles (Omniscience, 2011) : « Les régions polaires sont-elles polluées ? » et « Le mercure affecte-t-il la santé des Inuits ? »

Tous les écosystèmes sont touchés par les concentrations en mercure qui fluctuent beaucoup. Les scientifiques contrôlent depuis vingt ans leur évolution dans différentes régions de l'Arctique et une équipe de chercheurs franco-américains a récemment découvert que la banquise arctique jouait un rôle important dans le contrôle de la libération de ce métal. Cette dernière favoriserait la dégradation et le transfert vers l'atmosphère des formes toxiques du mercure (le méthylmercure) présent dans les eaux de surface de l'océan Arctique. Dans cette étude, les chercheurs se sont intéressés à des œufs de guillemots collectés dans plusieurs régions arctiques et subarctiques (golfe d'Alaska, mer de Behring, mer des Tchouktches). Ces oiseaux marins se situent en haut de la chaîne alimentaire et sont ainsi de parfaits indicateurs.

Par conséquent, la présence de banquise empêcherait à la fois la dégradation du méthylmercure par la lumière et elle limiterait les échanges de mercure entre l'océan Arctique et l'atmosphère. Ces résultats suggèrent que les changements climatiques actuels vont jouer un rôle essentiel dans le cycle du mercure. En effet, la fonte accélérée de la banquise au cours des décennies à venir influencera de manière significative le cycle de ce polluant.

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