Omniscience

27 septembre 2010 - Des robots et des hommes

Robopocalypse, le futur film de Steven Spielberg, mettra en scène la rébellion des robots. Ce fantasme récurrent dans la littérature et dans le cinéma ne refroidit pourtant pas les ardeurs des chercheurs en robotique, qui avancent encore sur la conception des robots humanoïdes. D'abord considérés comme des objets ludiques (chiens robotisés), les robots ont pris une tout autre dimension avec la conception d'humanoïdes tels que Nao-1. Les évolutions récentes préparent peut-être l'apparition d'une armée de robots qui demain sera à notre service.

Malgré ses 200 kg, PR2 (Personal Robot version 2), conçu par Willow Garage, une société de la Silicon Valley, pourrait être le premier d'une longue lignée de robots capables d'interagir avec l'homme. Doté de caméras, de capteurs et d'un laser pour se repérer, il parvient à évoluer de façon autonome dans les locaux de la société qui l'a conçu, contournant les obstacles et ouvrant les portes. S'il commence à fatiguer, il trouve seul la prise électrique et s'y connecte, se mettant en veille le temps de la recharge. PR2 ne sait rien faire d'autre, mais il est doté d'une immense capacité d'apprentissage. Pour l'éduquer, il faut programmer de nouvelles applications pour chaque activité, puis les charger via le wifi. PR2 est donc loin d'être autonome, mais il peut apprendre à accomplir des tâches domestiques diverses comme servir une boisson, ramasser les verres et les bouteilles vides, ou encore plier et ranger des serviettes. Pour apprendre plus vite, PR2 utilise des programmes en open source, librement modifiables et mis gratuitement à la disposition de tous. RoboThespian, récemment acquis par la Nasa, doit lui aussi être programmé pour apprendre ; il pousse cependant plus loin la ressemblance avec l'homme, avec sa forme humanoïde et sa capacité à exprimer des émotions faciales. Ces qualités, combinées à sa capacité à s'exprimer en quinze langues, ont d'ailleurs incité la Nasa à le transformer en guide touristique.



Pour Keenan Wyrobek, l'un des directeurs de Willow Garage, l’entreprise fondatrice de PR2, le robot est un serviteur en devenir. « Dans un premier temps, chacun va vouloir que le robot se charge de ce qu'il considère comme les pires corvées, ce sera donc très subjectif. Moi, par exemple, je déteste la paperasse. Je rêve d'un robot sachant trier mes papiers administratifs et mes factures, les ranger quelque part, les numériser et les indexer ». Espérant des robots plus légers et adroits, Keenan Wyrobek les voit déjà s'installer dans les PME dès 2015, pour pénétrer dans les foyers à partir de 2020. Si cette vision paraît un peu optimiste, compte tenu des réticences psychologiques, elle pourrait bien être facilitée par le développement de technologies connexes comme les « peaux électroniques », mises au point récemment qui pourraient permettre de doter les robots d'un sens du toucher, et ainsi d'augmenter la délicatesse de leurs contacts.

Si les rapports de la robotique à l'homme vous intéresse, vous pourrez trouver plus d'informations dans l'ouvrage Les utopies posthumaines . Voir toutes les actualités >>>