13 janvier 2011 - Les bagues affectent-elles la survie des manchots ?
L’aileron est le seul endroit où poser une bague sur les manchots pour étudier leurs comportements. Depuis dix ans, les manchots royaux ainsi bagués ont un taux de survie de 16 % inférieur à leurs congénères non bagués. Et cette bague réduit de 39 % leur succès reproducteur. Ce bilan plutôt inquiétant émane d'une étude franco-norvégienne menée sur une colonie de cent manchots royaux sur l'île de la Possession en Antarctique.
Pendant dix ans, les chercheurs ont suivi cent manchots royaux équipés d'une étiquette électronique sous-cutanée. La moitié de cette population portait en plus une bague à l’aileron. Pour les suivre, les scientifiques disposaient d’antennes réceptrices enterrées. Cette expérience a montré que les manchots royaux bagués se reproduisent plus tardivement. En effet, leur quête de nourriture est plus longue et les manchots royaux bagués s'adaptent moins bien aux difficultés environnementales, essentiellement dues au froid et à la rareté de la nourriture.
Les manchots royaux s’adaptent donc mal à leur bague, ce qui relance le débat sur les nouvelles techniques de suivi à mettre en place pour étudier cette espèce. Depuis les années 1990, les chercheurs français ont d’ailleurs abandonné ce système de baguage.
Pour en savoir plus sur la survie des manchots en Antarctique, se reporter à la question « Quel avenir pour les manchots ? » du livre
Cap sur les pôles (Omniscience, 2011).
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