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Le Plan de déplacements de Paris

13 février 2007 - Le Plan de déplacements de Paris

Le Plan de déplacements de Paris (PDP) est un exemple modèle de la lutte urbaine contre la pollution des véhicules à moteur, sujet naturellement inscrit dans la réflexion menée dans les Énergies alternatives, ouvrage qui vient de paraître chez Omniscience. Le Plan de déplacements de Paris est un document d'orientation de la politique des déplacements préparé par Denis Baupin, l'adjoint au maire socialiste de la ville de Paris, Bertrand Delanoë. Il développe plusieurs objectifs sur les 15 ans à venir : améliorer la mobilité de tous dans une perspective de développement durable, renforcer l'offre de transport alternatif, réduire la circulation automobile de 40% en 2020 par rapport à 2001 et faire baisser la pollution.

Pendant deux ans, ce plan a été au coeur d'une discussion et d'une négociation entre les groupes de la majorité municipale afin d'arriver à un consensus. Il a été distribué lundi 15 janvier aux conseils d'arrondissement qui l'ont examiné. Puis il y a eu débat au Conseil de Paris hier et aujourd’hui avant que le plan soit soumis à enquête publique avant le vote définitif qui pourrait n'être effectué qu'après les municipales de 2008.

Bertrand Delanoë a affirmé hier en présentant ce projet que la capitale « refuse de rester inerte » face à l'enjeu environnemental et au « défi de santé publique » que représente la réduction de la circulation automobile. « On ne peut d'un côté signer le pacte écologique de Nicolas Hulot et déclamer les argumentaires de l'Automobile Club, lorsqu'il s'agit de Paris », a déclaré le maire devant le Conseil de Paris. « Face à l'enjeu environnemental, aucun alibi ne peut justifier l'inertie. Il n'est jamais simple de faire évoluer son mode de vie. Mais c'est aujourd'hui une urgence », a-t-il ajouté.

Avant-dernier projet-phare de la mandature Delanoë, avant le « plan climat » cet été, ce texte s'inscrit dans une démarche controversée de limitation de la place de la voiture… Déclinaison parisienne du plan de déplacements franciliens, le PDP intervient à un moment de prise de conscience des enjeux du réchauffement climatique et alors qu'aucune des rues parisiennes ne respecte les normes européennes de qualité de l'air, même si les gaz à effet de serre ont chuté de 9% en 5 ans. Rappelons qu’il y a actuellement plus de 2,3 millions de déplacements en voiture par jour (en semaine) à Paris.

Le maire socialiste revendique « autant l'audace, que l'ambition et le pragmatisme » de ce PDP qui vise à faire baisser de 60% les émissions de gaz à effet de serre. Il s'agit d'une démarche « maîtrisée » et « progressive », définie en concertation avec les communes de banlieue. Toute mesure de restriction de la circulation doit être compensée par une offre de transports collectifs. Face aux attaques visant sa politique de circulation, la mairie insiste sur la concertation préalable menée : 140 000 usagers ont donné leur avis via un questionnaire, les élus de droite comme de gauche ont été consultés, même si l'UMP a boycotté les « conférences métropolitaines » avec la banlieue.

Intra muros, le visage de la capitale devrait changer avec des « axes civilisés » (priorité aux bus et aux vélos) sur les grandes radiales reliant le centre aux portes de Paris et de grandes voies comme l'avenue de l'Opéra, le boulevard de Sébastopol ou la rue de Rivoli. Des secteurs à trafic limité devraient être créés dans les quartiers centraux. À terme, sont prévues la « reconquête » des voies sur berge et la fermeture de la voie express Pompidou. Davantage de taxis, des métros jusqu'à 2h15 en semaine, des navettes fluviales, une voie du périphérique réservée aux taxis et véhicules d'urgence, un réseau cyclable développé : les mesures sont nombreuses pour encourager les Parisiens à laisser leur voiture. Le PDP raisonne aussi à l'échelle de l'agglomération, préconisant en petite couronne une rocade souterraine de transports en commun, connectée à des lignes de métro prolongées, et l'amélioration des liaisons de bus banlieue-banlieue et Paris-banlieue.

Ce texte a été voté par les élus PS, radicaux de gauche, Verts, MRC et communistes, l'UMP a voté contre et l'UDF s'est abstenue.Dans l'opposition, l'UMP reproche à Bertrand Delanoë de vouloir, « sous la pression des Verts, couper la capitale du reste de l'Île-de-France ». Pour la candidate UMP Françoise de Panafieu, ce plan vient « trop tôt ou trop tard ». « Critiques de forme », rétorque la mairie. L'UDF pour sa part est d'accord sur les objectifs de réduction de l'automobile, mais elle pointe « le calendrier » et « le manque de moyens pour augmenter l'offre de transports collectifs ». Didier Bariani, chef de file de l'UDF a critiqué un projet qui « s'égare dans les méthodes et se trompe d'état d'esprit ». Le débat, devenu vif en soirée, a donné un avant-goût des municipales, ce que le maire a résumé par le choix « entre une équipe qui veut la prolongation du tramway et une qui ne la veut pas ».

Environ 290 amendements ont été déposés, dont l'exécutif a repris 49 à son compte, notamment la proposition des Verts de prolonger le tramway des Maréchaux vers Asnières d'ici 2013, le dédoublement de la ligne 13 du métro avant 2014, la gratuité des transports pour les personnes sous le seuil de pauvreté et les chômeurs, ou la création d'un programme de rues piétonnes. De même, il a repris la proposition UDF de créer une 6e ligne de RER dite Esope entre Saint-Lazare et la gare Montparnasse. Bertrand Delanoë a fait valoir que les transports en commun étaient, dans ce plan, « renforcés dans des proportions beaucoup plus importantes que la baisse très raisonnable prévue pour le trafic automobile ».
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GAINSBOURG GRAFFITI

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