5 f�vrier 2013 - Standard and Poor's sur la sellette
Au moment où la crise économique sévit encore dans le monde occidental, les États-Unis reviennent sur l’un de ses déclencheurs : la crise des
subprimes, due à une surévaluation par les agences de notation de certains produits financiers toxiques. Ce qui a encouragé des spéculations nocives comme Samuel Didier et Nicolas Weill l’expliquent fort bien dans
Les Dessous du triple A paru aux éditions Omniscience.
Aujourd’hui, l’agence Standard and Poor’s a confirmé une
information lancée par The Wall Street Journal indiquant que le Département de la justice américaine a lancé une procédure civile contre elle, lui reprochant d’avoir noté trop généreusement en 2007
« certaines obligations américaines adossées à de la dette (CDO) », des titres financiers complexes basés sur des montages liés à des emprunts immobiliers à risque et auxquels de nombreuses banques à travers le monde étaient exposées, souvent sans le savoir, faisant confiance auxdites agences.
Standard and Poor’s a jugé ces accusations
« erronées » et
« injustifiées », affirmant que la plainte des autorités américaines est
« sans fondement factuel ni légal » et confirmant que ses analystes ont travaillé de bonne foi, tout comme ses concurrents qui avaient donné des notes similaires. L’agence a déclaré qu'elle avait
« examiné les mêmes données sur les emprunts obligataires à risque que le reste du marché, y compris des responsables du gouvernement américain qui ont dit publiquement en 2007 que les problèmes sur le marché du subprime
semblaient maîtrisés ».
Il s'agit ici de la première action judiciaire fédérale contre une agence de notation, dans le contexte actuel de la crise. Ironie du sort, dès cette annonce, l'action McGraw-Hill, dont Standard and Poor’s est une filiale, a chuté en bourse, finissant la journée à –13,78 %, à $50,30.
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